Est-il vraiment possible d’améliorer sa mémoire ?

travailler sa mémoire

En voilà une interrogation bizarre… Je sais ce que vous allez me dire : « on a la mémoire qu’on a, c’est tout, non ? Certains ont la chance d’avoir une mémoire d’éléphant, d’autres n’ont qu’une mémoire de poisson rouge, c’est comme ça. Alors, améliorer sa mémoire, c’est du rêve ».

Eh bien non !

Cette affirmation est contredite par tous les chercheurs. Ce n’est pas du rêve.

Que sait-on aujourd’hui de la mémoire humaine ?

Eh bien, voyez-vous, la mémoire est un sujet de recherche très ancien. Aristote, Quintilien, Cicéron et bien d’autres ont écrit sur le sujet.

Plus près de nous, disons depuis un bon siècle, la recherche scientifique s’en est emparée.

Sur tous les continents, les plus grandes institutions scientifiques se sont mises à étudier la mémorisation. Et ces dernières décennies tout s’est beaucoup accéléré. La mémoire humaine a bénéficié en effet des progrès considérable de l’imagerie cérébrale.

L’INSERM vous donne ici un petit « digest » des nouvelles connaissances sur le sujet.

Imaginez : on peut maintenant voir sur un écran la chaîne de neurones impliquée dans une tâche de mémorisation. On peut même désormais observer individuellement ces neurones, c’est carrément époustouflant.

On a ainsi découvert, par exemple, que la remémoration utilise la même chaîne que celle qui a servi à enregistrer le souvenir initial.

Et aussi, il est maintenant prouvé que si vous faites une tâche assez souvent, la chaîne neuronale impliquée ne « s‘éteint » pas. Elle reste « allumée », en veille, en quelque sorte…

Vous voyez où ça nous mène ?

Quelles sont les conséquences pratiques ?

Ce constat donne un fondement scientifique à deux observations.

Le traitement par lots

La première, c’est que vous êtes plus efficace lorsque vous faites les choses en série. Vous le savez sans doute implicitement.

On appelle ça le « traitement par lots ».

Par exemple, d’abord passer tous vos coups de fil ; puis payer toutes vos factures ; ensuite écrire vos courriers etc. En regroupant les tâches similaires vous gagnez en temps et en efficacité.

En effet, le circuit neuronal impliqué dans votre tâche répétitive reste alors en permanence au top de son efficacité et de sa rapidité. Il reste en « préchauffage » entre deux opérations similaires et il tourne à son « régime » optimal.

Alors que si vous papillonnez d’une tâche à une tâche d’une autre nature, chaque nouveau circuit impliqué démarre à froid. Et ça n’est pas qu’une façon de parler. Les tests en laboratoire montrent en effet que « mémoriser en série » est plus efficace que papillonner.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire de pauses, bien au contraire. Mais il est recommandé de ne pas intercaler de tâches d’une autre nature pendant un apprentissage. Donc pas de téléphone, pas de SMS, pas de notification Facebook ou autre… C’est le prix de l’efficacité.

Les répétitions espacées

La seconde observation, c’est qu’il est impossible de se passer de répétitions pour « fixer » le souvenir. Il est clair maintenant que la répétition maintient « allumé » le circuit mnésique intéressé.

Et pas qu’un peu. Car chaque répétition maintient le circuit en veille plus longtemps que la répétition précédente.

Pour mieux comprendre, imaginez une minuterie qui vous donne une minute de lumière. Ré-appuyez sur le bouton et elle vous donne 3 minutes de plus. Ré-appuyez encore et vous avez droit cette fois à 10 minutes de plus. Etc…

L’effet des répétitions, c’est comme ça.

En matière de mémorisation, les circuits très utilisés peuvent rester ainsi en préchauffage pendant des semaines, des mois et même des années. Les découvertes scientifiques valident donc la technique de l’apprentissage scolaire par répétitions espacées, très à la mode ces dernières années.

A juste titre.

Il s’agit de relire ou de réapprendre fréquemment au début, puis d’espacer de plus en plus cette opération au fil du temps.
Ce n’est pas une vue de l’esprit. Chaque répétition génère un temps de veille plus important que la répétition précédente. Vous apprenez mieux, vous retenez mieux, vous mémorisez beaucoup mieux de cette façon.

mémorisation

Pouvez-vous améliorer votre mémorisation par d’autres moyens ?

Oui, des tas !

Il n’y a pas que les répétions espacées dans la vie. Certes c’est très utile pour les apprentissages en général et pour les étudiants en particulier. Mais les études les plus sérieuses montrent que l’on peut améliorer sa mémoire de différentes façons.

Voici quelques exemples.

Attention, même si ça vous parait fou ou improbable tout ce qui suit est parfaitement vrai. Des tests de mémoire sur des groupes importants de personnes ont montré que vous pouvez augmenter votre mémorisation de ces façons-là :

  • En dormant (si, si, je vous assure !)
  • En utilisant des moyens mnémotechniques
  • En vous oxygénant (promenade, randonnées, pas obligatoirement du sport…)
  • En contrôlant votre alimentation
  • En étant plus attentif, en améliorant votre concentration
  • En faisant des jeux adaptés (Non, pas ceux du professeur Kawashima…)
  • En faisant l’amour (mais oui, c’est tout ce qu’il y a de plus sérieux)
  • En fuyant la routine, en s’intéressant à des choses nouvelles
  • En développant des routines (aussi !)
  • En utilisant des indices de récupération
  • En étant bavard (Eh oui !)
  • En rêvassant (pas mal non plus celle-là)
  • En ayant une vie sociale riche
  • En supprimant l’alcool et le tabac
  • En lisant à haute voix
  • En pratiquant la méditation
  • En mangeant du chocolat

Et il y en a d’autres encore. Evidemment, tous ces moyens ont des effets différents. Mais ils se potentialisent les uns les autres.

Mais enfin, sérieusement, on ne va pas améliorer sa mémoire avec ça !

Si.

C’est simple.

Par exemple, si vous vous oxygénez, cela aura un impact général sur votre cerveau. Entre autre, cela vous permet ensuite de mieux vous concentrer. Or, meilleur est la concentration, meilleure est la mémorisation à long terme. Et toc…

Autre exemple : les études de laboratoire montrent que vous retenez sans peine ce que vous dites. Et c’est encore mieux si vous le dites à quelqu’un. Et vous battez tous les records si en plus vous êtes intéressé, passionné ou impliqué par ce que vous dites. C’est pourquoi être bavard, avoir une vie sociale riche est si bon pour votre mémoire. Et voilà.

Par ailleurs on sait que les troubles courants de la mémoire viennent souvent d’une hygiène de vie inadéquate. Pas  d’étonnement alors si on vous parle d’alcool et de tabac. Ou, en sens inverse, d’ingérer des omégas 3 ou des antioxydants.

Tout est logique, tout est vrai dans cette liste.

Au fait, savez-vous combien vous avez de mémoires ?

Comment ? Vous ne saviez pas que vous aviez plusieurs ? On en apprend tous les jours, voyez-vous. Pour vous fixer les idées, voici déjà une petite liste :

  • Mémoire à court terme
  • Mémoire à long terme
  • Mémoire sémantique
  • Mémoire lexicale
  • Mémoire iconique
  • Mémoire auditive
  • Mémoire implicite
  • Mémoire procédurale
  • Mémoire motrice
  • Mémoire spatiale
  • Mémoire des formes
  • Mémoire imagée
  • Mémoire épisodique
  • Mémoire des visages

Et il y en a d’autres ! Environ une vingtaine. Toutes ces mémoires sont spécialisées. Par exemple la mémoire sémantique s’occupe du sens des mots. Alors que la  mémoire lexicale est en charge de leur « carrosserie », disons l’orthographe.

La façon d’écrire les lettres est du ressort de la mémoire des formes tandis que la mémoire imagée stocke l’image correspondante. Le mot « cheval » par exemple, est donc pris en charge par ces quatre mémoires.

Tout en étant en lien avec pas mal d’autres. Ainsi, la mémoire procédurale et la mémoire motrice vous permettent d’écrire « cheval » même dans le noir… Faute de contrôle visuel ça ne  sera peut-être pas très esthétique mais vous pourrez l’écrire tout de même.

Evidemment, vous vous en doutez, toutes ces mémoires font appel à des circuits de neurones différents. Elles sont « nourries » par des informations de nature différentes. Et leur amélioration passe par des moyens différents.

mémoire

Comment peut-on améliorer ces mémoires ?

Les moyens indiqués dans la première liste vont agir sur l’une ou sur l’autre ou sur plusieurs.  Mais il serait illusoire de ne travailler que sur la mémoire à long terme ou sur la mémoire auditive, par exemple.

C’est vrai, il existe des exercices spécifiques pour chacune. Mais l’intérêt c’est surtout de développer votre mémoire globalement.

Toutes ces mémoires ont, certes, leurs propres circuits cérébraux. Mais elles partagent des connexions. Elles sont des sous-circuits en commun. Elles travaillent la plupart du temps en synergie. Il est dons préférable de faire de même pour l’améliorer.

Ne cherchez donc pas à booster une mémoire en particulier. Cherchez plutôt à l’améliorer globalement. Donc, vous pouvez utiliser tous les moyens indiqués plus haut sans vous soucier du type de mémoire qui en bénéficiera.

L’avantage de la plupart de ces moyens a l’avantage de ne pas demander d’entrainement particulier. Vous n’avez pas besoin de prendre des cours pour apprendre à dormir, rêvasser, manger du chocolat (pas trop…), faire l’amour ou bavarder…

Disons que tout ce qui est listé ci-dessus est excellent pour votre mémoire en général. C’est comme une cure d’entretien.

Maintenant il est possible que vous ayez des besoins particuliers. Par exemple, mémoriser le nom de vos contacts si vous êtes commercial. Mémoriser des cours si vous êtes étudiant. Ou bon encore mémoriser la teneur d’un exposé ou d’une conférence sans mettre le nez en permanence dans vos papiers.

Voyez le site memoriclub.com

Vous trouverez sur ce site réponses à vos questions. Que vous vouliez savoir comment on mémorise un visage ou apprendre à faire faire vos courses de tête ? Ou retenir numéros de téléphone et codes divers. Ou même les 100 premières décimales de Pi. Ou simplement apprendre à vous concentrer.

Pour le besoins spécifiques il y a des solutions spécifiques. Sur ce site vous avez tout ça.

Sur le plan de la vulgarisation scientifique c’est du costaud. Mais facile à comprendre. Tandis que les articles pratiques vous donneront, eux, le pas à pas, pour vous améliorer.

C’est ainsi que vous pourrez apprendre à :

  • Mémoriser les noms (la méthode CIRIL)
  • Retenir des numéros de téléphone
  • Vous concentrer (méthode en 5 points)
  • Mémoriser un cours (encore une méthode en 5 points)
  • Vous rappelez où vous avez posé vos clés (la fameuse méthode des 3 secondes)
  • Inventer vos propres moyens mnémotechniques
  • Utiliser la méthode des loci
  • Utiliser la méthode du parcours
  • Mémoriser des listes avec le chaînage (record à battre 25 ans)

Etc.

De nombreux s articles vous expliqueront comment ça marche. La mémoire n’est peut-être pas ce que vous croyez. Avoir  une bonne mémoire, ce n’est pas seulement se rappeler. Vous apprendrez que c’est toute une chaîne.

La méthode de l’auteur

Spécialiste de la mémoire depuis les années 80, il a peaufiné longuement sa pédagogie et sa méthode à travers des ateliers mémoire et des séminaires. Il a publié en son temps « la méthode Memori » chez Marabout et l’a remise au goût du jour à travers des articles de vulgarisation.

Pour faciliter la compréhension, la méthode pédagogique utilise beaucoup les images, les analogies, les métaphores. Pour vous en donner une idée, prenons le fonctionnement basique de la mémoire.

Il distingue à ce sujet la séquence neurologique et la séquence cognitive.

La séquence neurologique c’est : perception, transmission de l’information, stockage, intégration, rappel… Comme vous le voyez, le rappel n’est que le dernier maillon.

La séquence cognitive c’est : attention, concentration, intégration, consolidation, rappel.

Pour vous faciliter les choses, il vous demande d’imaginer un appareil photo numérique. Ou l’application photo de votre smartphone.

Ainsi la perception c’est la visée, la transmission c’est l’appui sur le bouton qui envoie l’information, le stockage c’est la carte mémoire, l’intégration c’est le classement logiciel automatique parmi les prises de vue préexistantes, le rappel c’est l’affichage à l’écran.

Quand c’est expliqué comme ça on comprend tout !

Et la séquence cognitive ? Pareil… L’attention c’est l’éclairage, la concentration c’est la mise au point sur le sujet…

Etc.

Passez à l’action maintenant !

Rendez-vous sur le site du Club Memori. Commencez sérieusement à vous occuper de vous. Un peu d’entrainement cérébral ne vous fera pas de mal. Prenez soin de votre mémoire et vous en aurez bientôt terminé avec vos oublis, vos pertes de mémoire…

Vous savez, dans le genre « mince ! Qu’est-ce que je venais chercher dans le salon déjà ? ».

A moins que ce ne soit des trous de mémoires dans le genre « sut ! Je ne me rappelle plus où j’ai garé la voiture… ». En sortant du supermarché c’est embêtant…

Est-ce que ça vous arrive ?

Si vous n’avez jamais de souci de mémoire ce site n’est peut-être pas pour vous. Sauf pour votre culture générale bien sûr.

Si vous êtes curieux, sachez que l’auteur fait de la vulgarisation scientifique d’assez haut niveau. Il vous faut avoir envie de comprendre.Mais, bonne nouvelle, il sait se rendre très accessible. Vous venez d’en voir un exemple plus haut.

Si vous vous sentez capable de comprendre cet exemple de la séquence neurologique, c’est de votre niveau. Et puis surtout, le site commence à publier des articles pratiques pour répondre à des soucis de mémoire spécifiques.

Profitez-en, il semble que l’auteur ne cherche pas à vous vendre quoi que ce soit. Tout semble en accès libre et si vous vous abonnez, vous recevez une alerte pas émail à la parution de chaque nouvel article. Comptez 2 ou 3 par mois.

Sa devise est: comprendre, entretenir et améliorer votre mémoire… Tout un programme !

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